[RP] Le petit Arnarion est appelé à l'accueil.

La décision de la dissolution du Comte était enfin tombée, et il y avait la confession avant de pouvoir prendre à nouveau une épouse. En bonne future épouse, elle devait l’accompagner dans cette démarche et c’est après une discussion avec lui qu’elle lui proposa de faire une confession de couple. Apres tout ils n’avaient rien à se cacher, il savait tout d’elle, et elle espérait tout savoir de lui aussi. Il y avait seulement un petit détail à régler, se confesser oui, mais auprès de qui ?!

Des noms furent cités, des personnes qu’elle ne connaissait pas d’ailleurs. La Blanche prit le temps d’expliquer à son promis qu’elle ne s’était confessée qu’une fois, qu’elle avait ce jour-là avoué un meurtre ce qui lui avait valu une pénitence de 15 jours avec une cape de bure sans compter qu’elle avait du marché nu pied pleins de cendre les vendredis de cette pénitence. A cause de cela elle s’était jurée de ne plus jamais se confesser de ses pêchers à un clerc elle le ferait seule lors de prière envers le Très Haut.

Mais voilà, elle était follement éprise de son beau moustachu au caractère d’ours mal léché et lui avait donc proposé de l’effectuer auprès d’Arnarion, son confesseur, mais que la pénitence risquait d’être lourde suivant ce qu’ils confesseraient tous les deux. Il râla, pour la forme ou pas mais il le fit, accompagné même de grognements pour faire entendre son mécontentement.

Seulement voilà, il fallait le faire autant que cela soit auprès d’une personne qui la connaissait déjà.

Le trajet ne fut pas de tout repos et ce même dans une voiture confortable commandée par le Comte. Une fois arrivé à destination, le Comte l’aida et c’est blottit au creux de son bras qu’ils rejoignirent l’entrée des lieux laissant l’honneur à l’homme à ses côtés de les introduire.

Si le procès avait duré en longueur, les choses ne s’étaient pas améliorées depuis la fin de ce dernier. Les prélats qu’ils avaient contactés pour faire avancer leurs affaires, étaient pour la très grande majorité aux abonnés absents. Décembre était arrivé et avec elle les absences plus fréquentes inhérentes au temps des fêtes, s’était alors posé la grande question, que faire ? La Blanche, baleine en devenir à ses heures perdues avait alors été force de suggestions, suggestions qui, malgré le manque de réjouissance de la part de moustachu, avaient le mérite d’être censément cohérente. Il en avait bien râlé même grogné afin de dissuader sa moitié d’emprunter ce terrain mais la situation ne leur offrait malheureusement pas grand choix.

Se résignant à suivre cette petite lueur qui leur permettait d’espérer un mariage dans les plus brefs délais, ils avaient donc fait le nécessaire pour rejoindre l’abbaye où demeurait le prélat dont on l’avait entretenu. Imaginez la joie d’un voyage et des maux de séant que cela entrainait, ajoutez-y le bonheur d’aller raconter sa vie à un inconnu, religieux de surcroit, et vous aviez l’état d’esprit global du moustachu en l’instant présent. Voyage fait ils se retrouvèrent devant l’édifice religieux qui n’inspirait rien qui vaille au noble. Point qu’il n’avait point confiance en le Très-Haut, que nenni, juste qu’il était homme à penser se débrouiller mieux seul par lui même que par la prière qui était relayée au dernier recours qui ne prenait pour ainsi dire jamais place.

Au premier interlocuteur le noble les introduisit espérant être rapidement reçu. Le temps était compté. L’impératif ne s’arrêterait pas selon leur seul bon vouloir. D’une voix froide, pouvait paraître plus sec qu’il ne l’était réellement, l’homme appuyé sur sa canne entonna :

— Sa Grandeur Erasme de Cardevac d’Havrincourt, et Monseigneur Ishtara de Saint-Just. Nous venons rencontrer son Excellence Arnarion, si vous voulez bien le faire prévenir nous vous prions.

Avant de remercier l’interlocuteur d’un léger signe de tête respectueux et reporter son intention sur la vicomtesse. Une main au creux de ses reins ils attendirent patiemment que l’on vienne à eux. Alea jacta est, advienne que pourra.

Le Recteur était en plein dans ses bouquins. Un pipe au coin des lèvres, encore fumante, un verre de vin d'Aragon à demi-plein, ou à demi-vide, c'est selon et une monticule de paperasse et autres vieux parchemins entassés sur son bureau.

Il allait prendre une pause bien méritée, dans la contemplation de son verre de vin, quand un novice frappa à la porte et annonça un nom qu'il ne connaissait guère et un autre qui lui semblait familier. A l'annonce de ce dernier nom, il jeta un regard furtif sur le panier de son lapin, qui s'activait à dormir.

il décrocha son regard de la boule de poil blanche et se leva, puis suivit le jeune frère, descendant de la grosse tour Valyria jusqu'à la porterie.

La lumière de l'extérieur l'éblouit quelque peu pendant un certain temps, puis le soleil laissa place à deux personnes au paraître noble.

Il reconnu sans aucune peine la Vicomtesse qu'il connaissait bien. A sa vue, le visage du moine s'éclaira et son sourire s'élargit.

Regardez ce que l'Astre lumineux nous amène ! Bienvenue ! Bienvenue chez les thomistes !

Il se tourna vers l'autre personnage. Bonjour, je vous souhaite la bienvenue en ces lieux.

— Mercé.

Toujours commencer par un remerciement accompagné d'un léger signe de tête afin d'appuyer ses mots. Attention, cela ne voulait point dire qu'il était heureux de se trouver iceluec, que nenni, mais il ferait avec puisque c'était le prix à payer afin de pouvoir reprendre épouse. L'échange de regard entre l'Archevêque Recteur et sa moitié n'échappa pas au moustachu qui embraya rapidement :

— Il appert que vos deux personnes ne sont points inconnues. Permettez donc que je me contente de me présenter. Sa Grandeur Erasme de Cardevac d'Havrincourt. Récemment libre après un procès ayant duré sur la longueur. Procès m'ayant par ailleurs imposé passage à confesse avant de pouvoir me lier à nouveau. Puisque ces choses là sont loin d'estre les moments les plus agréables à passer, et puisque nous serons amenés vivre ensemble il nous semblait opportun de procéder à cette dernière à deux. Après tout, nous n'avons rien à cacher, du moins pas à ma connaissance.

Il se tut un instant avant de reprendre.

— Ma tendre a proposé vostre nom afin d'effectuer ce qui nous amène. Nous recevrez vous ?

Autant dire qu'il y avait plutôt intérêt, histoire qu'ils ne se soient pas tapé le chemin pour rien.

Arnarion ne fut pas long à venir à eux. Qu’il était bon de le revoir après tout ce temps, il lui avait presque manqué, il n’avait pas changé, peut-être quelques rides par ci par là. Surement trop de fatigue à courir après Tara, ou alors ses fonctions. Allez savoir !

Je ne sais si c’est l’Astre lumineux qui m’a conduit jusqu’à vous, mais remercions le alors.

Son sourire se fit plus sincère et affectueux.

Je suis heureuse de vous revoir Mon Père. Comment allez-vous ? Et ma chère Tara, lui apportez-vous toujours autant de caresses ?

La Blanche écouta son futur époux se présenter à son confesseur, un brin amusée de la situation car si sa moitié ne savait pas de quoi était capable le blondinet enfin il tirait plus vers la blancheur quand même, elle, elle le savait, et pas qu’un peu puisqu’elle avait eu droit à une pénitence digne de ce nom !!

Comme vient de le dire Sa Grandeur, nous souhaiterions que vous nous confessiez tous les deux… Nous voudrions nous marier très bientôt.

Elle laissa un petit silence planer tout en souriant à Arnarion, le temps de lui faire réaliser qu’elle lui annonçait son mariage. Puis elle reprit, doucement.

Vous voulez bien alors nous confesser Mon Père ? Mais attention ! Les pénitences devront être légère hein !!! Et s’il vous plait plus de nu pied avec le temps qu’il fait je risque de tomber malade ! Vous resterez gentil, n’est-ce pas ?!

Et puis, elle n’avait plus fauté, enfin tout est relatif, ou bien caché sous sa robe.

Il continua d'écouter son amie. Voici combien de temps qu'ils ne s'étaient vu ? A force, elle faisait partie des souvenirs des jours calmes et paisibles chez le petit prince de Cetzes. Ah, que ces jours heureux lui manquaient, alors qu'il n'était que simple Abbé, dénué de toutes les responsabilités qui lui alourdissaient aujourd'hui les épaules. Il se rappela avec un sourire en coin la dernière confession de la Blanche, et surtout sa pénitence, vêtue d'une bure et pieds nus durant quelques jours...

Puis plus il l'écoutait, plus il comprenait la situation dans laquelle elle s'était mise. Il secoua un peu la tête et lui posa une main sur l'épaule.

Trop vite, vont toujours les jeunes, ma chère. L'Amour a besoin de temps ... Enfin bon, c'est fait, c'est fait, hein ! Il jeta un regard vers celui qu'il pensait être le géniteur. L’abstinence, l' impatience... le fléau des société mondaines...

Il sourit. Mais votre présence ici me laisse penser que vous connaissez l'ampleur de votre faute et que malgré tout, vous n'avez pas sombré dans le désespoir et venez cherché le réconfort près de Votre Père aimant et miséricordieux, et ceci, mes enfants, est une preuve de la grâce divine qui est en vous.

Il continua de sourire et sa joie se fit plus grande quand il comprit qu'ils allaient se marier. Voyez ! Dieu ferme une porte et il ouvre une fenêtre ! La grâce de Dieu trouve toujours son chemin, quel qu'il soit, des plus inattendus, des plus attendus, des plus ardus ou des plus tendres... toujours !

Il leur fit signe de passer la porte et d'entrer en l'Abbaye. Si vous voulez, nous allons tout de suite procéder au sacrement de la Confession. Il sourit en coin. Il ne faut pas s'attendre à ce que je me sois ramolli, même pour une femme dans votre situation...

Il passa en leur compagnie la porterie et les guida à travers les corridors. Tout en continuant, il chuchota à Ishtara. Quelqu'un serait ravie de vous revoir, ma chère amie.

» [RP]Porté par un projet, convié par MgR Arnarion